RESUME

BLAS in Africa est une association qui vise à promouvoir l’effectivité de l’éducation intégrale pour tous, en agissant aux niveaux stratégique et opérationnel. En effet, le droit de toute personne à l’éducation a été consacré dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, la Convention internationale sur l’élimination de toutes formes de discrimination raciale de 1965, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966, la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes de 1979, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981 et la Convention relative aux droits de l’enfant de 1989.

En outre, le Forum mondial sur l’éducation tenu à Dakar en avril 2000 a défini un Cadre d’action qui réaffirme l’objectif d’éducation pour tous, formulé lors de la Conférence mondiale sur l’éducation de 1990 à Jomtien en Thaïlande. Par conséquent les États signataires se sont engagés à réaliser les objectifs d’une éducation de base de qualité pour tous d’ici l’an 2015, en mettant particulièrement l’accent sur l’accès de tous à l’école primaire et sur l’éducation des filles.

Force est pourtant de constater que l’éducation pour tous en Afrique fait face à des obstacles de plusieurs sortes. Entre autres on peut évoquer le poids des traditions, la pauvreté, l’insuffisance d’infrastructures, la sous-utilisation et la non-capitalisation des ressources et possibilités offertes par les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), etc.

Dans un tel contexte, il ne fait aucun doute que la démocratisation croissante de la maîtrise et de l’utilisation des TICs devrait contribuer de manière efficace au développement intégral et durable des populations. BLAS In Africa se propose, à travers le projet EDUC@NET, de tirer le meilleur parti des efforts que la Communauté internationale et les pouvoirs publics déploient pour améliorer les conditions d’accès aux TICs, notamment l’expansion de la fibre optique.

Le projet EDUC@NET vise à contribuer à l’épanouissement intégral des populations à travers la mise sur pied d’une plateforme virtuelle d’information, de formation et d’action. Plus spécifiquement, il s’agit de participer à la protection et à la diffusion du patrimoine culturel, de faciliter l’accès du plus grand nombre aux savoirs de qualité, et de créer un espace de dialogue et d’échanges citoyens sur les problématiques religieuses.

CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Le Cameroun, comme la plupart des Etats africains, fait partie des pays dits « en voie de développement ». Ces pays sont caractérisés, entre autres, par le faible pouvoir d’achat de la classe moyenne qui constitue l’essentiel de la population en termes de nombre. La classe riche quant à elle est fortement minoritaire et privilégiée dans les prestations de services sociaux ; tandis que la classe pauvre a difficilement accès aux services sociaux de base tels la santé et l’éducation. C’est ainsi que seule une minorité de la population est en mesure de s’offrir une éducation de qualité, une sécurité sociale et un environnement de vie décent.

Sur le plan culturel, conçu comme l’ensemble des données acquises et transmises à l’intérieur d’un groupe social, on peut relever que le peuple camerounais est en proie à une acculturation continue. Malgré le rôle fondamental de la culture dans le développement individuel et collectif d’une nation, en dépit du souci constant de la Communauté Internationale de protéger les langues locales qui font partie du patrimoine culturel de l’humanité, celles-ci sont menacées de disparition au Cameroun. Cet état de chose entrave significativement l’efficacité de la transmission du savoir, du savoir faire, du savoir vivre et du savoir être.

Plusieurs pratiques culturelles tendent à disparaître faute de stratégie gouvernementale appropriée de transmission d’une génération à une autre. Les campagnes, berceaux de la culture traditionnelle, subissent, entre autres, un exode rural accru. Les patriarches, détenteurs effectifs des savoirs coutumiers, sont de plus en plus rares : de nombreuses personnes du troisième âge qu’on retrouve dans les villages de nos jours, n’y sont retournées qu’après la retraite, ayant grandi en ville. On constate de ce fait que les jeunes se laissent de plus en plus influencer par les cultures étrangères, véhiculées par les médias et Internet. Cette attitude accroît l’envie d’ailleurs et la négation de soi, ce que le présent projet veut influencer.

Sur le plan éducatif, c’est-à-dire l’instruction et la formation des citoyens, les zones rurales souffrent d’un manque ou d’une insuffisance en équipements et en enseignants qualifiés, tandis que les zones urbaines font fasse au phénomène de surpeuplement des salles de classe. Il n’est pas rare, dans des centres urbains, qu’une salle de classe conçue pour un maximum de 60 élèves en accueille  plus de 150, sans équipements supplémentaires. Cette situation altère la qualité de l’éducation, conforte la médiocrité et ouvre les portes à la tricherie. En outre, les bibliothèques publiques sont très rares en ville et quasi inexistantes en zones rurales. L’éducation ayant pour but de développer les facultés physiques, morales et intellectuelles des individus, il s’avère important que le contenu et les conditions de transmission des savoirs leur permettent d’être autonomes. Pour cela, mettre à leur disposition des données de qualité, accessibles à tous et empreintes de réalités locales, facilitera l’édification de leur personnalité à tous points de vue.

Sur le plan religieux, le Cameroun, à l’instar d’autres pays, connaît une prolifération de courants religieux mal maîtrisés et perméables aux intégrismes de tout bord.  La religion entendue ici comme les caractéristiques spirituelles et dogmatiques constituant le rapport de l’homme à la divinité, est suffisamment profonde pour mériter un minimum d’encadrement réglementaire. Il n’est pas rare que des populations en quête de spiritualité soient exposées aux manipulations d’imposteurs, qui travestissent la religion pour servir des intérêts pécuniaires voire occultes. Pour éviter ce détournement moral, de meilleurs acquis culturel, éducatif et religieux doivent être prônés, d’où l’intérêt de ce projet.

Aussi, il ne fait aucun doute que  la démocratisation croissante de la maîtrise et de l’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) devrait contribuer de manière efficace au développement intégral et durable des populations.

OBJECTIFS

  • Objectif global

Contribuer à l’épanouissement intégral des populations à travers la mise sur pied d’une plateforme d’information, de formation et d’action.

  • Objectifs spécifiques
    • Accroître la protection et la diffusion du patrimoine culturel via la toile;
    • Faciliter l’accès du plus grand nombre aux savoirs de qualité ;
    • Créer une plateforme de dialogue et d’échanges citoyens sur les problématiques religieuses.

POPULATION CIBLE

Ce projet a pour cible les jeunes précisément les personnes âgées de dix huit à cinquante ans. Ce choix de cible est motivé par la nécessité de faire un réarmement moral chez des personnes actives ou en voie de l’être, afin d’influencer les comportements tant dans les milieux professionnels que dans les familles.

Il faut toutefois relever que les bénéficiaires indirects de ce projet sont les enfants ; individus âgés de zéro à dix huit ans ; et les personnes âgées. En effet, les enfants pourront jouir d’un meilleur encadrement social si les jeunes qui les entourent ont une bonne connaissance de leur environnement social et sont responsables. Quant aux personnes âgées, elles retrouveront leur place de gardien des traditions ancestrales.

RESULTATS ATTENDUS

Les résultats attendus sont les suivants :

    • Une grande bibliothèque numérique (médiathèque) est disponible et accessible gratuitement et en tout temps ;
    • Une bibliothèque physique est disponible et accessible dans les bureaux de BLAS aux heures et jours ouvrables;
    • Une plateforme Internet de promotion et de vulgarisation de la culture africaine est créée et est opérationnelle.

 

METHODOLOGIE

La méthodologie du présent projet est centrée sur les éléments suivants :

  • Un pré-test fait auprès des cibles dans la zone pilote de Yaoundé. Nous nous appuierons sur des questionnaires afin de connaître la perception des citoyens sur un outil tel que Educa@net;
  • Sensibilisation des cibles dans la zone pilote de Yaoundé, afin de réaliser des actions communautaires ;
  • Veille informationnelle à travers la mise à jour constante des informations sur la toile ;
  • Travaux d’apprentissage des petits métiers.

 

AXES D’INTERVENTION

Notre approche d’intervention s’organise autour de deux axes :

  • Education et formation dans des domaines essentiels pour l’épanouissement des populations cibles ;
  • Réalisations communautaires pour l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.
  • Axe 1. Education et Formation

L’axe Education/Formation consistera en la mise en œuvre d’une plateforme d’information et de formation basée sur les techniques de l’information et de la communication, notamment le eLearning. A ce stade, pour chaque formation pertinente identifiée, il sera question de se rapprocher des spécialistes pour obtenir des supports de cours de qualité. Ces supports seront ensuite formatés suivant les normes des cours en ligne et mis à la disposition des populations dans un environnement d’enseignement en ligne. Les activités de cet axe se regrouperont autour de deux principaux centres d’intérêt :

  • L’éducation
  • La formation

 

Au niveau éducationnel

Le souci sera de communiquer suffisamment et pertinemment sur les faits et gestes pouvant contribuer à améliorer les conditions de vie des populations. Plus spécifiquement, les principales activités consisteront en :

  • l’identification des sources d’information fiables
  • l’organisation des sources d’information par thématique (sport, santé, religion, culture, société) ;
  • mise à jour quotidienne du site d’information à travers l’alimentation des rubriques existantes et/ou la création de nouvelles rubriques ;
  • la mise en place d’une bibliothèque numérique à accès tout temps ;
  • la construction et l’équipement d’une bibliothèque physique à accès public.

 

Au niveau Formation

Le souci sera d’offrir aux populations cibles une expertise en vue de leur développement et de leur épanouissement. Plus spécifiquement, les principales activités consisteront en :

  • la conception des plateformes de téléenseignement, notamment sous Moodle, chaque plateforme étant dédiée à une formation spécifique ;
  • la création d’un cadre de formation initiale pour le renforcement des capacités et d’offre d’expertise aux structures publiques, parapubliques, confessionnelles et non gouvernementales ;
  • l’appui technique des structures à vocation caritative en vue d’une meilleure efficacité sur le terrain ;
  • l’identification des formations pouvant booster le développement personnel et/ou communautaire des populations. Il s’agit de :
    • montage des projets ;
    • création d’entreprises ;
    • anglais, espagnol et hébreux;
    • informatique ;
    • création et administration des sites web ;
    • agriculture ;
    • élevage ;
    • apiculture ;
    • pêche.
  • l’établissement des partenariats avec des structures internationales et nationales pour promouvoir le eLearning, notamment :
    • l’UNESCO ;
    • l’UNICEF ;
    • la Banque Mondiale ;
    • le PNUD ;
    • le Ministère de l’Education de Base ;
    • le Ministère de l’Enseignement Supérieur ;
    • le Ministère des Affaires Sociales ;
    • le Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (MINEFOP) ;
    • le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille ;
    • l’Ordre des Ecoles Pies et autres congrégations religieuses ;
    • les Secrétariats à l’Education de l’enseignement privé et confessionnel ;
    • les Universités et Instituts d’Enseignement Supérieur Publics et Privés;
    • l’Institut des Recherches Agricoles pour le Développement (IRAD) ;

 

  • la scénarisation des contenus suivant le modèle de formation à distance ;
  • la réalisation des CD-Rom/DVD multimédia de formation, pour chaque formation développée ;
  • le clonage des plateformes de formation développées sur clefs USB en vue de l’auto-apprentissage ;
  • la définition des critères de sélection des auditeurs des différentes formations ;
  • la production du modèle économique de chaque formation en fonction du nombre d’auditeurs attendus.

 

  • Axe 2. Réalisations communautaires

L’axe « réalisations communautaires » consistera essentiellement en des actions visant l’épanouissement sanitaire, socioculturel, religieux, sportif, éducatif et économique des populations cibles. Cet axe s’organise toutefois en trois points principaux rappelés dans le contexte et justification, qui sont la culture, l’éducation et la religion :

Sur le plan culturel

Nous nous intéresserons essentiellement aux arts, traditions et langues.

Avec les artistes, nos activités consisteront essentiellement en la promotion de l’art traditionnel qui tend à disparaître avec l’expansion de l’art moderne. Nous nous intéresserons notamment :

  • au raphia et ses dérivés qui sont au centre d’un art vivant ;
  • aux bois locaux qui sont souvent chargés d’histoires ;
  • à la sculpture, à la peinture, à la poterie etc. qui donnent tout le charme à l’art traditionnel ;
  • à la mise en place d’espaces communautaires où chacun est appelé à démontrer ce qu’il sait faire sur le plan artistique ;
  • à l’ouverture d’une école d’art pour tous ;
  • à la forge traditionnelle.

Toujours sur le plan artistique, nous remarquons que certaines activités autrefois pratiquées par les femmes tendent à disparaître. Il sera question, du côté des femmes artistes, de nous intéresser essentiellement :

  • aux tresses qui constituent une expression de la beauté africaine;
  • au tricotage qui constitue une activité favorite des femmes dans certaines localités;
  • au tissage des paniers avec diverses décorations et diverses formes;
  • à la poterie artisanale avec ses différentes décorations;
  • à la cuisine locale ou africaine;

Nos activités sur l’aspect traditionnel viseront à promouvoir les us et coutumes de nos sociétés traditionnelles, surtout celles qui tendent à disparaître. Nous nous intéresserons tour à tour :

  • aux danses traditionnelles qui constituent un des piliers de la culture africaine ;
  • aux rites pratiqués en cas de :
    • naissance d’un garçon, d’une fille ou de jumeaux ;
    • décès d’un homme, d’une femme, d’un patriarche, d’un notable ou d’un chef de village ;
    • funérailles d’un homme, d’une femme, d’un notable ou d’un chef de village ;
  • à la figure du chef du village comme principe d’unité ;
  • aux structures de gouvernement traditionnel

L’aspect linguistique concerne :

  • la promotion de l’utilisation des langues locales
  • la facilitation de l’apprentissage des langues étrangères comme vecteur d’ouverture et de communication avec les autres.

 

Sur le plan éducatif

Il sera question essentiellement de :

  • vérifier la qualité des connaissances transmises aux enfants ;
  • établir la relation « connaissance – vie quotidienne » ;
  • insister sur les valeurs du vivre ensemble ;
  • promouvoir le goût de l’excellence ;
  • éduquer à l’hygiène et la santé. Sur le plan santé, nos activités seront orientées prioritairement vers des campagnes d’hygiène et de salubrité, des sensibilisations sur l’utilisation de moustiquaires, des sensibilisations sur l’importance de l’assurance-maladie communautaire, des campagnes de vaccination dans des zones reculées. Une collaboration avec les spécialistes de la pharmacopée traditionnelle en vue d’une meilleure valorisation et vulgarisation valorisation de leurs techniques de prévention et de traitement.
  • éduquer à la pratique du sport. Les rencontres sportives sont le plus souvent des lieux propices à des sensibilisations des populations. En effet, les populations dans leurs distractions sont généralement prédisposées à écouter des messages de sensibilisation. Ainsi, en zones rurales et particulièrement pendant les vacances, nous mènerons des activités sportives, notamment la constitution des équipes de football, handball et autres pour chaque quartier, l’organisation des championnats du village et la coupe du chef, l’organisation du tour du village à vélo ou à pied, l’organisation des courses de vitesse et marathon, la redynamisation de la pratique d’autres sports locaux.

Sur le plan religieux

Il sera question pour nous de :

  • redécouvrir la Religion Traditionnelle Africaine (RTA) et la mettre en dialogue avec le message évangélique ;
  • travailler pour un épanouissement religieux des populations.

Ressources humaines du projet

Les profils de compétences requis pour la réalisation de ce projet sont :

  • Un chef de projet ayant une expérience en management des projets et en eLearning ;
  • Un assistant au chef de projet ayant des capacités en formation et en informatique ;
  • Un administrateur Systèmes & Réseaux qui jouera également le rôle de Webmaster.